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  • Photo du rédacteurJulien Compa

Les crêtes givrées


Avant l’arrivée de la neige, nous avions prévu de nous lancer sur le sentier des Crêtes du Jura. Un peu dans l’inconnu il faut l’avouer, mais avec la certitude que l’expérience ne nous laisserait pas indifférents… nous n’avons pas été déçus.

Notre voyage débute avec un délicieux riz-dinde-carottes dans l’Intercity à destination de Berne, repas de circonstance donc.


Peu avant 23h00, nous arrivons au départ de notre randonnée, dans la ville de Baden. Les rues sont remplies et le marché de Noël bat son plein. Grosse surprise pour nous qui arrivons de Genève, où la vie est confinée depuis plusieurs semaines.


Nous nous lançons tout de suite sur le sentier, les panneaux jaunes caractéristiques sont présents et le balisage reste optimal pour trouver son chemin dans la nuit. Nous croisons des bandes de jeunes qui fêtent et s’enivrent sur les hauteurs de Baden, mais aussi au milieu de la forêt vers Brugg. Encore une fois, nous nous étonnons que la vie sociale ait toujours (autant) sa place ici, en comparaison avec ce que nous vivons en Suisse romande.



Les premiers 30 kilomètres se déroulent dans le noir complet, au milieu des arbres des forêts aux noms allemands difficilement prononçables. A la lueur de nos frontales, nous apercevons une multitude d’yeux qui nous observent patiemment. Nous apercevons quelques biches et renards.


Sur ces kilomètres initiaux, nous descendons dans la localité de Brugg. Charmant lieu pittoresque, où ma frontale décide de me lâcher temporairement sous des bourrasques de vent.

Après avoir réparé ce petit incident, nous traversons cette ville sur un pont superbe qui enjambe l’Aare.


La suite de la rando est magnifique, nous atteignons les hauteurs à Wasserflue. Le décor est féérique et à ce moment, nous apprécions encore la fraicheur du paysage et les arbres décorés par le givre.

Dès ce moment et jusqu’au terme de notre voyage, le brouillard givrant ne nous quittera plus. Nous jouerons même avec lui en espérant l’éviter le plus possible pour ne pas se transformer en esquimaux... à s'en geler les cheveux (la photo ci-dessus l'atteste!).


En passant sur les hauteurs de Olten, nous espérons trouver un café pour se redonner de l’énergie vers 08h00 du matin. Malheureusement, tout est fermé. Nous nous arrêtons à peine une minute pour avaler une barre de céréales et une pâte d’amande et reprenons notre route rapidement. Il fait froid, très très froid !


Nous jubilons lorsque nous parvenons près du sommet de Ruchen, lieu où nous pouvons enfin être réchauffés par le soleil. Cet instant (car il fût bref) ne durera que 45 minutes, avant que nous ne replongions dans le brouillard givrant. Heureusement, nous arrivons à Langenbruck, et dans un restaurant qui a comme spécialité les cordons bleus.



Une bière pour se désaltérer (inutile de s’inquiéter, nous avons puisé dans nos réserves d’eau précédemment) et un bon repas nous permettent de nous élancer pour les 10 derniers kilomètres.

A ce moment-là, nous remarquons que nous sommes en route depuis plus de 12 heures, que nous avons parcouru plus de 60 kilomètres, en ne s’étant arrêtés que 3-4 minutes en tout et pour tout. Le froid nous a forcé à avancer et ce n’est pas un mal.


En milieu d’après-midi, fiers d’avoir bouclé quasiment 70 kilomètres de marche nous arrivons à Balsthal. Une petite sieste, deux verres de vin et nous voilà requinqués pour aller déguster une pizza et apprécier la vie sociale qui existe aussi dans ce village.



Ce périple long de plus de 14 heures nous a permis de nous rendre compte de la beauté des crêtes jurassiennes du côté alémanique. Le balisage du sentier « à la Suisse » (vive les panneaux jaunes) nous a permis de rester sereins, malgré une marche essentiellement nocturne et dans un froid incroyable ! Notre binôme qui effectuait sa première longue distance ensemble en ressort grandi et pas peu fier d’avoir avalé ces kilomètres.

Tout au long du parcours nous avons conservé notre motivation première, soit de prendre un maximum de plaisir tout en alliant l’effort physique.


Bravo tout particulier à mon équipière « Dédé » qui a largement battu sa précédente distance record !



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