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  • Photo du rédacteurJulien Compa

Crêtes valdo-jurassiennes enneigées


Le 1er décembre 2020, la neige pointe déjà le bout de son nez dans nos contrées confinées. Ni une ni deux, je me décide à aller m’aérer l’esprit sur les crêtes jurassiennes du canton de Vaud.


Au départ de Vallorbe à 14h00, l’objectif est de se rendre au moins jusqu’à St-Cergue, ce qui représente un peu plus de 45km et quelques 2'000 mètres de dénivelé. La cité du Nord-vaudois est entièrement recouverte d’un manteau blanc. Les températures sont presque négatives et en descendant du train à la gare, j’ai une petite appréhension.


La première difficulté est la fameuse Dent de Vaulion. Je la connais pour y être passé en automne lors du trail de la Vallée de Joux, mais il faut avouer qu'avec la couche blanche et les flocons, la montée jusqu’au sommet est compliquée.

Effectuer un pas, c’est redescendre de quelques centimètres à chaque fois. Je croise quand même deux randonneurs qui se promènent en raquettes et en combinaison de ski. J’ai l’air un peu « touriste » avec mes chaussures de trail et mon collant de course à pied.


Après la dent, je redescends jusqu’au col du Mollendruz. Le froid fait son apparition avec le dénivelé négatif. Je ne m’arrête pas au col et j’attaque de suite la montée jusqu’au Mont Tendre. La luminosité s’atténue, j’espère arriver à ce sommet sans avoir à sortir ma lampe frontale.


J’y parviens vers 17h30 sous des bourrasques de vent. La nuit tombe soudainement et là… ma frontale ne s’allume pas. A coups de dents et en y laissant quelques bouts de peau de la main droite, je parviens enfin à faire fonctionner cet éclairage essentiel pour continuer.

Je peux enfin m’engager dans la technique descente jusqu’au col du Marchairuz. Là, je ne rigole plus, ce n’est pas une partie de plaisir. Entre le vent, les flocons qui deviennent denses et la nuit, je peine à m’orienter. Je me perds à plusieurs reprises et il est très compliqué de distinguer les panneaux jaunes salutaires.


Heureusement, vers 19h00, je distingue les lueurs du restaurant du Marchairuz. Le lieu est évidemment fermé, mais j’en profite pour déguster une barre protéinée dure comme du béton, et pour dévisser le bouchon de ma flasque qui a complètement gelé pour pouvoir enfin m’hydrater !

Remis de mes émotions, je m’élance sur le sentier dans la forêt paisible. Le calme de la nature qui m’entoure ainsi que la beauté du paysage nocturne me rappellent pourquoi je suis là. Ces moments sont privilégiés pour moi, c’est là que « je prends mon pied » comme on dit.

J’atteins les environs du Crêt de la Neuve pour entamer les derniers kilomètres sur St-Cergue. La vue sur le bassin lémanique est magnifique avec les lumières qui apparaissent.

Ma lampe frontale éclaire les yeux d’une meute à la lisière d’une forêt, je ne saurai jamais ce qu’étaient ces animaux… Ce qui est certain, c’est que quelques minutes plus tard, c'est bien un gros sanglier qui me coupe la route au milieu d’un champ.

Finalement, me voilà chez les St-Cerguois. Ma montre indique 7h08 de trajet, le prochain train pour Nyon est dans environ une heure… Les prochaines minutes s’annoncent plus fraîches que celles que je viens de traverser, mais cela n'enlève rien au plaisir d'avoir parcouru ces crêtes valdo-jurassiennes en le faisant sous la neige et en pleine nuit.


Après la rando fin novembre longue de 70km, cela porte mon total à 117km sur l'itinéraire n°5 national. Encore 205km pour compléter tout ce sentier.

Vivement la suite !

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