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  • Photo du rédacteurJulien Compa

Vivre le moment plaisant - Tour du Léman

Faire le tour du lac Léman en course à pied… cette idée me trottait dans la tête depuis plusieurs années déjà. Courir pour une bonne cause et monter un projet… cette idée aussi cheminait.

Je suis fier d’avoir réussi à allier ces deux objectifs personnels. Ce récit est avant tout un partage d’expérience et une vision simple du plaisir de l’ultra endurance.


Fin 2021, j’ai eu la chance d’entrer en contact avec la Fondation pour les Enfants Extraordinaires (FEE). Cette fondation, reconnue d’utilité publique, a été créé en 2017 à Genève. Pour ne pas me risquer à une description faussée de FEE, je vous invite à consulter leur site : https://www.centre-fee.org. Ma cause était trouvée.

J’ai pu ensuite créer une petite cagnotte pour FEE et organiser mon périple de course autour du lac.

Top départ


Tout commence aux Bains des Pâquis, il est 07h00 ce matin du 26 mars 2022. Je suis entouré par des proches qui se sont levés aux aurores pour m’encourager au départ. Du côté de l’assistance, Jean-Luc est prêt à me ravitailler pendant les 80 premiers kilomètres, Damien et Cooper sont en tenues de sport prêts à m’accompagner sur le premier tronçon du périple.


J’ai décidé de tourner autour du Léman dans le sens antihoraire et d’effectuer au moins un ravito tous les 20km. La tâche semble ardue, car le parcours s’annonce bitumé et est long de 171km ! On va faire comme d’habitude : « un pied devant l’autre, ça finit toujours par avancer » et avoir en point de mire uniquement le prochain ravitaillement. Mon cerveau préfère fractionner les longs efforts, plutôt que de viser l’arrivée.

Le soleil nous gratifie de ses premiers rayons et nous nous élançons donc à trois, sur les quais genevois.

En montant la rampe de Vésenaz, nous sommes rejoints quelques minutes par un cycliste qui vient nous encourager avant d’aborder le léger faux-plat descendant en direction de la frontière franco-suisse. Merci à ce valeureux sportif qui, après une soirée arrosée du vendredi, est quand même venu donner de la voix au bord de la route !


Chens-sur-Léman


Au bout de 2 heures, nous parvenons à Chens-sur-Léman, 1er ravito. Le timing est respecté et je profite pour avaler coca et bretzels. Cooper nous souhaite une bonne suite de parcours et repart en direction de la cité Calvin. Merci encore à toi pour ce début de course motivant !


Damien poursuit l’aventure encore quelques kilomètres avant de rejoindre Jean-Luc dans la voiture suiveuse, pour assurer la tâche ô combien importante de ma sécurité au bord de D1005. Je chemine tant bien que mal au bord de cette départementale dangereuse où mes deux anges gardiens jalonnent tous les 400 mètres avec gilet jaune sur le dos pour confirmer que… je suis toujours en vie !


Thonon-les-Bains


Après ces moments compliqués, je retrouve une route plus calme. Quelques centaines de mètres avant d’arriver au bord du lac à Thonon, c’est Pedrett qui vient me rejoindre en vélo et sous un soleil de plomb. Au bord de l’eau, j’ai la chance de pouvoir m’asseoir quelques minutes sur la chaise-ravito avec dans les mains, un sandwich fait sur place et une barre énergétique.

Je repars en compagnie du cycliste suiveur. Rapidement, c’est Gaby qui nous emboîte le pas, ainsi que Noémie et Pauline qui encouragent depuis leur voiture. Nous avançons bien alors qu’il est déjà midi et que la météo est toujours au beau fixe.

Pedrett prend la direction opposée vers le kilomètre n°45 alors que nous croisons un accident de la route sans gravité. Jean-Luc et Damien s’improvisent gendarmes de service pour réguler la circulation. Merci à Pedrett pour ces kils à vélo !


Dans les environs de Lugrin, lieu du 3ème ravito, j’ai le bonheur d’être encouragé par mon parrain et ma marraine qui sont descendus de la montagne pour venir me voir. Quel plaisir de comprendre que ce modeste périple permet de réunir tous ces gens à qui je tiens.

Retour sur Suisse


Aux alentours de 15h00, Gaby et moi, rejoins par Lilou et Cyrille, franchissons la frontière franco-suisse à St-Gingolf. Nous nous arrêtons quelques minutes au bord du lac au Bouveret, où Mél me fait l’honneur de courir avec nous en grande tenue… chemise et jeans ! Merci Mél pour ces 2 kilomètres, sous le soleil.


Damien rejoint le groupe pour les 8 kilomètres restants jusqu’à Villeneuve. Nous traversons pour mon plus grand plaisir la réserve naturelle « Les Grangettes ». La fraîcheur des lieux et la beauté de ces forêts me comblent avant de découvrir l’embouchure du Rhône. Je comprends que désormais je rentre à la maison, je suis (enfin) arrivé à l’autre bout du lac !


A Villeneuve, kilomètre n°80, Lilou et Cyrille font chemin inverse. Merci à vous, que je ne connaissais pas avant ce jour, pour cette quinzaine de kil’ tous ensemble. C’était un plaisir !

Gros pincement au cœur pour moi, au moment de repartir seul, puisque Gaby, Damien et Jean-Luc vont rentrer sur Genève.

Gaby, merci à toi pour ces 30 kil’ majoritairement au bord d’une route dangereuse, mais qui nous ont permis d’échanger sur notre passion pour la course à pied. A charge de revanche !

Cher Jean-Luc, cher Damien, je ne saurai jamais comment vous remercier pour les encouragements, la sécurité et ces ravitos au top. Vous avoir pendant 80km à mes côtés m’a permis de rallier ce bout du lac... je n’ai pas de mot pour décrire la motivation que vous m’avez apportée.


Le crépuscule


Connaissant un peu mes réactions corporelles, je sais que les heures à venir seront difficiles. En effet, ma tête me joue parfois des tours au moment où le soleil se couche. Heureusement, alors que je continue mon périple sur les quais de Vevey, je distingue Cosset qui m’attend patiemment au bord de l’eau. Il reste avec moi quelques centaines de mètres et me donne ses encouragements qui me font le plus grand bien. Merci Cosset, discret mais efficace comme toujours !


Rapidement, je vois que mes parents me font la surprise d’être à la sortie de Vevey. Nous convenons de nous retrouver environ 8 kilomètres plus loin pour qu’ils me ravitaillent. Le soutien familial prend toute son « ampleur » dès ce moment, et sera présent jusqu’au bout du lac.


Alors que je cours dans un presque « no man’s land » après Vevey, un cycliste au visage connu, Lolo, me fait la surprise de prendre part à l’aventure. Nous nous perdons un moment et je dois franchir les voies CFF pour retrouver ma route (no comment, mais parfois, quand il faut… il faut !). Merci Lolo pour ce moment ensemble et pour la balise GPS qui a permis à tous de suivre cette aventure de manière optimale !


Le soleil nous gratifie d’un couché exceptionnel sur les vignes du Lavaux. J’ai de la chance de me trouver là à ce moment.

Lorsque la nuit pointe presque le bout de son nez, je découvre qu’Armand m’attend sur le bord de la route. Quel plaisir de continuer avec un pote d’enfance ce périple qui commence véritablement à faire souffrir mes jambes. En plus, nous faisons un petit détour par les hauteurs, car un chantier barre 2.5km sur la route principale. Je râle un peu, mais le décor (classé au patrimoine mondial de l’UNESCO) rend la tâche moins difficile.


Mes parents me préparent un ravito requinquant à Cully. Nous nous arrêtons un petit quart d’heure avant de repartir en direction de Lausanne. Il s’ensuit plusieurs kilomètres où Armand et moi gardons un bon rythme de course. Nous discutons, le temps passe vite, je me sens en pleine forme. Lolo reprend son chemin en vélo en direction de Lausanne.


Lausanne


Nous arrivons dans la capitale vaudoise et sommes accueillis par Sophie et Pauline à Ouchy. Beaucoup d’émotions pour moi de retrouver mes deux sœurs.

Sophie est prête à continuer en notre compagnie. Pauline a quelques heures de répits avant de nous retrouver à Coppet au petit matin.

Alors que nous courons au bord du lac vers St-Sulpice, c’est Ross, un membre du Léman Running Club, qui se joint à notre trio. Nous avançons tant bien que mal. Il est vrai que mon moral est toujours au beau fixe, mais mes muscles me font comprendre que 120km sur le goudron, ce n’est pas facile à encaisser.


Aux abords du château de Morges, mes parents m’ont préparé leur ultime ravito au bord du lac. Je prends place sur la fameuse chaise-ravito et déguste un café avec des aliments solides pour me donner de l’énergie. Armand part dans la nuit en direction de l’EPFL. Merci à toi Armand, ton soutien, ton énergie et toutes les discussions qu’on a eues ensemble m’ont permis de ne pas voir passer ces 25km. Tu as été parfait !


Et... Merci papa et merci maman pour avoir assuré ce début de nuit avec des ravitos de qualité, malgré le froid !


La route suisse


Dès que nous quittons Morges, Sophie sur son vélo, moi qui suis le chemin tracé par Ross, savons que la route suisse sera notre unique route jusqu’à Genève. Ross nous quitte à Allaman, alors que depuis plusieurs kilomètres j’alterne course et marche afin de préserver mes dernières forces. Merci Ross d’avoir accepté de m’accompagner sur cette portion nocturne !


Dans la nuit, nous entendons un bruit de vélo qui approche et … quelle surprise ! C’est William qui vient dire bonjour. Il en profite pour assurer mes arrières avec son deux-roues, car à plusieurs endroits, il n’y a aucun trottoir pour cheminer dans la nuit. Merci Will pour ce moment avec nous !


La fatigue devient véritablement pesante pour moi, je demande à Sophie un petit ravito au milieu du village de Rolle. Nous sommes seul, nous avons un peu froid il faut bien l’avouer. Malgré ça, je suis très ému et fier de réaliser ces kilomètres nocturnes avec ma p’tite sœur. Au final, elle aura été à mes côtés pendant plus de 60km.

Puis, nous repartons tout en discutant et en refaisant une petite halte dans l’abri CGN de Nyon. Les fêtards terminent leur soirée et donnent de la voix. On serait presque jaloux à les entendre…


Quelques kilomètres avant d’arriver vers Coppet, un scooter nous coupe la route. C’est Roman qui a terminé son service au Pub Lord Jim et qui vient nous ravitailler avec son scooter. Au menu, il y a presque tout : café au miel, bières, schnaps ou encore sandwichs ! Merci Roman pour ce ravito improvisé, c’était aussi inattendu que motivant !


Dernière étape


Nous pénétrons dans le village de Coppet. Nous sommes immédiatement rejoints par Pauline et Ziva. Quel plaisir de retrouver ma sœur et cette amie qui ont toutes deux pris un des premiers trains pour venir dans cette aventure. Merci Paupau et Ziva, vous êtes prêtes pour juillet, je sens que l’aventure sera épique… !


Nico, fidèle au poste comme prévu, s’active sur le bord de la route et m’installe mon dernier point de ravito. Il est aux petits soins et je peux déguster une dernière fois, un café et des « energy balls ». Il nous suit quelques kilomètres ensuite à pied et me donne des encouragements alors que la lumière matinale pointe le bout de son nez. Je comprends que je touche au but, le soleil a désormais fait un tour de planète depuis la veille.

Merci Nico d’avoir assuré ce dernier point essentiel pour mon moral, c’était parfait !


Notre périple nous ramène à présent en terres genevoises où Gabriel vient grossir nos rangs. Merci Gabriel à toi aussi de t’être levé aux aurores pour venir terminer cette boucle en notre compagnie !

Peu avant d’arriver sur Bellevue, Damien arrive en trombes et en tenue de course. Il est juste à temps pour manger un pain au choc bien mérité !

Arrivée


Notre petit-déj terminé, nous fonçons tant bien que mal, en direction des Pâquis. Marie et Thibaud se joignent à nous pour les derniers kilomètres. Le soleil nous envoie ses premiers rayons, alors que j’arrive sur le quai Wilson.


Sur les impulsions et encouragements de mes compagnons d’aventure, je me remets véritablement à courir pour terminer cette longue balade de 171km réalisée en 24h43. A l’arrivée, je suis accueilli par une foule de proches. Ils sont tous venus là pour m’applaudir, je suis aussi gêné et ému que touché par tant d’acclamations. Je m’effondre dans les bras de Sophie avec quelques larmes. Merci p’tite sœur pour ces longues heures passées ensemble. C’était une sacrée expérience tous les deux !


Malgré ma petite avance sur le timing prévu, nous rejouons l’arrivée en compagnie des enfants de la fondation FEE. Ils ont dessiné une véritable ligne à la craie. Nous recevons chacun notre médaille souvenir et bien que je sois très fatigué, j’apprécie ce moment de fête et de convivialité que nous partageons tous ce dimanche matin.

Finalement, courir avec des gens que j’aime, se dépasser sous le soleil ou au milieu de la nuit pour une bonne cause, ainsi que partager un moment convivial, c’était tout ça pour moi… VIVRE LE MOMENT PLAISANT !






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